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SOMMAIRE HISTORIQUE.
marquisat de Saluces, dont le duc de Savoie s'était emparé en 1588, et dont Henri IV réclamait la restitution. Les deux princes prennent le Pape pour arbitre.
1599.

Au commencement de l’année, Henri IV appelle honorablement le sa­vant Casaubon à Paris pour y professer les belles-lettres. Le mariage de Madame Catherine avec le duc de Bar est béni fin de janvier dans la chambre du Roi, par l’archevêque de Rouen, frère naturel de S. M., la religion que professait la princesse n’ayant pas permis de célébrer autre­ment cette union. M. de Sillery est. envoyé à Rome pour solliciter le di­vorce du Roi d’avec la reine Marguerite, et pressentir le Pape sur le vif désir de Henri IV d`épouser Gabrielle d’Estrées. Le 4 février, Marguerite remet sa procuration pour faire poursuivre en cour de Rome la dissolution de son mariage. Des députés de toutes les chambres du Parlement sont mandés au Louvre, le 7, au sujet du refus de vérifier l’édit de Nantes ; le Roi leur fait les plus vifs reproches à ce sujet. Enfin, l'édit est enregistré, le 25, ainsi que les cinquante six articles secrets. Une assemblée est tenue par le Roi à Conflans, le 17, avec les personnages qui avaient le plus effi­cacement concouru à l’édit, pour aviser aux moyens d’en assurer l’exécution. Le 3 mars, d’Ossat est nommé cardinal, ainsi que le comte de la Chapelle, qui prend le nom de cardinal de Sourdis. Le 3 avril, supplice du jacobin Ridicoux, qui avait tenté plusieurs fois d’assassiner le Roi. Gabrielle d’Es­trées, enceinte d’un quatrième enfant, meurt à Paris, le IO avril, au sor­tir d’une collation chez le financier Zamet, non sans de très-graves soup­cons d’empoisonnement. Mariage de l’archiduc Albert avec l’Infante, le 18. Le duc de Joyeuse, sorti des Capucins en 1595, et qui venait d’y rentrer le 8 mars, prêche dans Paris, et y fomente, ainsi que le P. Brulart, frère de M. de Sillery, le mécontentement causé par l'édit de Nantes. L'agitation est augmentée par l'arrivée de la prétendue démoniaque, Marthe Brossier, dont la présence fut sur le point, suivant de Thou, de causer un soulève­ment général. Sa fourberie est constatée, malgré la résistance des Capu­cins, qui sont censurés, le 8 mai, par arrêt du Parlement. Un autre arrêt expulse cette femme de Paris, le 24. M. de Béthune, frère de Rosny, est envoyé ambassadeur en Écosse. Henri IV commence à être épris de Mlle d'Entragues.