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LETTRES MISSIVES


tenant qu’ils voient bien que nous avons assez de subject de nous, de- fier d’eux et de leur mauvaise foi ; de laquelle toutesfois je leur veux bien faire ceste faveur que de doubter encore pour ce faict particulier, combien que tous les advis que vous avés de leur procedure se rap- portent au contraire, pour ce que je ne les veux considerer du tout depourveus d'entendeme_nt, et ayant peu de raison qui puisse accom- pagner leur mauvaise volonté, laquelle je tiens bien toute certaine, ceste incertitude ne -peut plus guere durer ; car ils ne se peuvent ex- cuser de ne mander quelque chose, et crois bien que si c’est autre choseque la ratification, que l’on le peut bien tenir pour une rup- J ture certaine, de laquelle simon esloignement d’eux leur a servy de quelque subject, mon prompt retour par delà leur en pourra bien estre un autre de- s’en repentir ; car ils me verront encore bien plus diligent à l’un que je ne l’ay esté à. l’autre. _ Pour le regard du terme que j'ay accorde à la requeste du legat, i — vous en aurés veu les raisons en ma precedente depesche, et du peu de prejudice qu’il m’en pourroit advenir. Je crois que nous nous sommes mescomptez aux termes de la suspension. Mais je n'en avois envoye la declaration signée de. moy que par forme, et en cas que vous en voulussiés servir, mon opinion ayant tousjours esté que vous le feriés vous-mesme et en vostre nom, ayant assez de qualité et de pouvoir pour accorder la dicte prolongation, puisque vous l’aves de commander toutes mes armées et ordonner tout ce qui despend d’icelles. Je n’ay point aussy exprimé que la chose fust reciproque, . parce que je me suis asseuré que vous le compreniés assez, et que cela ne se pouvoit executer autrement. : à quoy il se faut aussy tenir ; et si ceux qui sont par delà de la part du dict duc de Savoye enont le pouvoir, vous ferés faire en vostre nom la dicte prolongation, telle forme et pour tel temps que vous jugerés qu’il se devra faire, laquelle vous vous pouvés bien obliger et promettre que je ratifieray A tousjours. Pour vostre retour de deçà, _je vous prie de ne le presser point,'pour ce que je vous ay mande en ma derniere depesche. Car il est raisonnable que mes aftaires precedent ceux des particuliers, mesmes