Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/599

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57lL ' J ' LETTRES MISSIVES comptent grandement. au jugement qu’ils font des intentions du roy d’Es- pagne et du duc de Lerme, car je descouvre et verfe tous les jours le contraire ; et ce qu'ils monstrent vouloir vivre- en paix n’est que pour ne se charger de trop d’ennemys, en mesme temps, afin de pouvoir vaincre plus facilement ceula : auxquels ils font la guerre, et surtout se tirer du pied l’espine des Estats des provinces unies des Pays-Bas, laquelle seule afaict clocher leur ambition demesurée. Mais il faut. que le temps ouvre les yeux à cette.respul>lique. Cest .pourquoy fapprouve que vous vous comportiés envers ces Seigneurs comme vous nfavés escript, me donnant souvent advis de toutes occurrencesl . A Quant au dessein de l’Angleterre, dont vous a parlé le s" nonoe du Pape, c'est chose à laquelle je -ne veux entendre ; car mon intention n’est d’usurper le bien d’autruy, mais seulement empescher que les . autres ne le faccnt par voyes illicites. Clest pourquoy _i’ay volontiers favorisé les prestres anglois et catholiques anglois qui s’opposent aux desseings des Jesuistes, lesquels servent plus aux passions des Espa- gnols qu’à Tadvancement du bien de la religion, les uns par indiscre- tion et les autres par malice., - ‘ . Je m’attends d’apprendre par vos premieres ce que aura rapporté le comte Martiningue du voyage qu’il afaict en Piedmont, ou je suis adverty que l'on continue à rechercher et brasser toutes sortes de practiques ai desseings contre mon service avec plus d'ardeur que jamais. Mesme j’ay commence à recognoistre que les advisque vous en a donnez le comte, en gros, ne sont sans fondement : de sorte que faurois ai plaisir que vous peussiés tirer de luyen cela plus de lumiere et particularitez, pour m’en advertir.Mettés—le donc surce propos quand vous le reverrés. Escrivés aussy à nostre Milanois, qu’il S’i7tfOI'm8 des actions et menées d’un François nommé Picotté É, natif de la ville d'Orleans, qui est de present à Milan. Car je suis adverty dailleurs qu'il a de grandes correspondances en mon Royaume, lesquelles je serois fort aise de descouvrir par son moyen. Toutes- fois, quand vousiluy en escrirés, qu’il ne s'aperçoive que le dict commande- ° C'était un des principaux agents du duc de Biron, dont la conspiration commen- çait à se découvrir '