Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/621

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nieres n’0nt faict mention de cela, je conclus qu’ils ont changé de desseing. De quoy peut-estre que les remuemens advenus a la Porte de ce Seigneur, tant contre son grand escuyer et contre le Sigal, et le redoublement des revoltes d’Asie auroit esté cause, avec la foiblesse de ce prince et la corruption et imprudence de ses ministres, dont je 1n’attends que vos premieres m’esclairciront. Ce pendant le roy d’Espagne arme grandement par terre et par mer aux royaumes de Naples, Sicile et Calabre et pareillement en Espagne, oultre lesiforces qu?il a envoyées en Flandres ; ce qui sera cause que j’armeray aussy de mon ’ costé, ailin deyne demeurer ’depourveu et tomber en surprise. Pareil- lement la guerre s’eschauH’e fort aux Pays—Bas entre les archiducs et les Hollandois ; et encorepque la royne d’Angleterre ayt la paix avec i le roy d’Espagne, _et que les archiducs de Flandres la recherchent vi- vement, neantmoins le traité n’en peut estre si tost conclud : de facon qu’ils continuent à armer, aussy la royne d’Angleterre, comme elle a commencé ; car elle a ja faict sortir une armée de mer qui a pris la route d’Espagne et du Portugal. Voilà l’estat auquel la chrestienté se retrouve ; mais vous verres par mon autre lettre’, qui accompagne la presente, les occasions que me donnent ceux d’Alger de me plaindre ; de quoy vous demanderés qu’il soit faict justice, leur declarant, s’ils n’y satisfont, que je rechercheray toute sorte de moyen de prendre revanche : priant Dieu, Mons’ de Breves, qu’il vous ayt en sa saincto garde. Escript au Plessis-les-Tours, le xv° de may 1602.

HENRY.

1602. ——’17 MAI.

Orig. autographe.- B. N. Fonds Béthune, Ms. 9084, fol. og.


Cop. — - Suppl. fr. Ms. lOO9 2.

A MON COUSIN LE DUC DE MONTMORENCY.

mn ar coxmzsmntn de France.

Mon Cousin, Je vous donnay dernierement advis de la situation de la ville de Limoges, et de l'ordre que je donnay lors pour y remedier.