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DE HENRI IV.


ministres de la dicte dame, comme de la justice deila cause, et que c’est tous les jours à recommencer, nonobstant les dellenses et pu- _ blicationsîfaictes au contraire par la dicte dame. Car je ne puis en- durer que llon destruise et ruine mes -dicts subjects de ceste façon, sans honte, oultre le dommage et reproche que jlen reçois, estant oblige de les proteger et dellendre d’oppression et injure. Et comme il semble que le respect que je porte à la dicte. dame, fonde sur nostre ancienne et fraternelle amitie, et ma gratitude, accroist l’au- dace des auteurs et faulteurs des dictes volleries, qu’ils redoublent tous les jours :' aussy le dommage qu’en reçoivent mes dicts subjects leur en est d’autant plus sensible et douloureux, qu’il est faict par ceulx de l’am itie desquels Iaisplus d’estat, et qui ont encores plus grande occasion de se louer de la mienne ; estimansîleurs maubi devoir durer eternellement,. comme ils reeongnoissent que je desire que Face l’amitie que jlay eue avecla dicte dame, voyans ceste mienne bonne volonte produire des Iruicts si amers pour eulx, sans que leurs justes plainctes, non plus que ma patience, accompagnée des . continuelles poursuictes et sollicitations que j’en ay faict faire, ayent pu non seulement soulager leurs peines, mais leur donner espe- rance de ce faire à l'advenir. Je vous dis qu’ils en sont au desespoir, i comme je suis de (ne) les en pouvoir garantir ou les faire reparer par la voie que j’ay tenue jusques a present, ayant appris par le rapport que mlen a Iaict le s' de Boissize, toutce qui s’est passe pour ce re- gard avec la dicte dame et ses ministres, devant sa legation et depuis . ‘ vostre arrivée par delà; la verite desdictes pirateries et injustices. es- tant tellement deguiseeà la dicte dame par ses dicts conseillers, inte- ressez en icelles, qulilnelaut plus esperer de la pouvoir inl’ormer . et rendre capable d’icelle. ` Quoy voyant, j’ay deliberé avoir recours aux remedes qui des- pendent de moy, desquels j’ay jusques àpresent dilleré d’us er, pour le seul respect des aflaires de la dicte dame, estantdemeuré en guerre avec le roy.d’Espagne, et l’interest que j'ay,' conjoinct avec A mon allection à la prosperite d’icelles, qui est d’accorder à mes 78.