Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/662

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
037
DE HENRI IV.


` Le procès du duc de Biron estant tout instruict, doibt estre aujour- dlhuy rapporté au Parlement, pour estre jugé dedans cestc sepmaine ou au commencement de llautre ; Dieu ayant encore permis que un jeune homme nommé Benasé, de la ville de Tours, que le dict duc de Savoye avoit faict mettre prisonnier par l'advis du dict duc de Biron_ lorsqu'ils comme_ncerent d’entrer en defliance des actions du dict s' de la Fin, duquel il estoit domestique et s’estoit tousjours ser- vy à porter` les messages, lettres et advis concernant ceste conspi- ration, se sauva, assisté d’un soldat qui le gardoit en la roquette de Quiers, où il estoit detenu, le jour mesme que le dict de Biron fut emprisonné icy, ou il s’est rendu- sain et sauve, à temps pour luy estre confronté., comme il a esté. Et c’est ce qui a retardé finstruction du dict procés, et aussy. que j'ay voulu que les formes ordinaires et accoustumées en tels cas feussent observées sans aucunement s’en despartir, pour me contenter moy-mesme et eviter toute calomnie, et pour mieux approfondir la dicte conspiration, qui a esté fomentée par le duc de Savoye, et arrosée des deniers et promesses d’Espa_qne par le ministere du comte de Fuentés. Enfin la partie estoit telle et si bien dressée, que si Dieu ne m’eust aydé à la descouvrir et prevenir, j’eusse couru avec mes` enfans et mon Royaume une tres miserable ` ` fortune .par les moyens de ceux mesmes auxquels _j'eusse plustost confié mes armées et ma propre vie que à moy-mesme. Le Beausse- _ . ron me fera donc un signalé service s'il m’aide à attraper ledict Picotté i et le moine ou prcstre qui laccompagne, qui s’appelle la Faige, car l’u'n ou l'autre peuvent me faire voir plus clair 'en ces afaires que tous autres, parce qu’ils les ont conduicts depuis leur origine jusqua present. Mais comme David nîest du tout de la cabale des autres, il ne faut s’adresser à luy, ' si d’advanture il n'estoit rencontré avec eux] Je vous envoye la lettre adressante à la Bespublique, de la substance que vous me favés demandée, asseuré que vous ne la manifesterés ny mettrés en œuvre . que bien à propos, afin de rfcfaroucher le gibier ; et vous asseure que je paieray cherement le service que je recevray de vous en ceste occasion, que falfectionne plus que je ne vous escriray pour le present. - — i