Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/680

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_ .DE HENRI `IV. . 655 . et ne ufeust faict asseurer par Sa Saincteté de.me faire raison desdicts ministres qui _y participent ; ce que vous ferés fvaloir par delà autant que vous jugerés estre necessaire, .pour faire priser mon. amitié et leur faire apprehender la perte d’icelle, laquelle ils ne peuvent eviter s’ils ne contiennent les_dicts corsaires de Barbarie et ne reparent les volle- I ~ ries passées. ' ‘, A A present que l’Empereur est [maisttjej paisible de la Transilvanie, parla composition qu’il en a achevée avec Sigismond Battory, il pourra mieux entendre que devant à la guerre -d’Hongrie, et entreprendre pareillement sur les Bstats de la dicte Hongrie ; en quoy lesrevolutions d’Asie ne le favorisent pas peu, puisqu’elles s’augment.ent, _ ainsy que vous m’avés escript. J’ay reiteré lescommandemens que j’avois faicts par vostre advis à mes subjects qui~, vont— traIiquer pardelà, d’y aller armez, .à quoy je me promets qu’il_s serontplus soignenxde satisfaire`, _puisqu’il y va de leur salut ; mais il ne faut pas s’atte_ndre que les olli- ciers dela royne d’Angleterre_l’acent reparer la prise. faicte surmes - subjects par ce cappitaine qui a esté rendu à mon agentpar delà, quoy qu’il_vous ayt promis..Car les dicts olliciers ont part aux dictes vole- ries et s’entendent avec ceux qui les commettent. Toutesfois j’ay esa cript à mon dict ambassadeur qu’il en face instance à la dicte dame ; etserés [informé] de la response. Mais _le.mieux que vous pourrés faire pour mesdicts subjects est d’obtenir de ce Seigneur le comman- dementcontreles dicts Anglois et -letu*s inarclgiandises duquel faict mention vostre lettre. J’ay bien deliberé aussy de proceder contre 'eux par represailles ; car il ne faut esperer de lesranger à la raison que par force, tant ils sont friands des dictes pirateries. Au reste', il y a aux Pays¥Bas deux puissantes, l’une pour l’arcl1iduc et l’autre pour les Estts des Provinces—Unies des dicts pays. Celle-cy assiege une ville assise sur la riviere dela Meuse, nommée Grave, gardée par ` les Espagnols, et celle-là s’en est approchée pour la secourir. Vous serés adverty de ce qui en succedera : priant Dieu, Mons"-de Breves, vous maintenir en sa saincte garde..Escript à Paris, le xj° jour dlaoust 1602. i _ HENRY.