Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/689

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LETTRES MISSIVES
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change de conduite_. Voilà l’Empereur maistre et possassèur de la Transilvanie, ayant contraint Sigismondbbattory, abandonné des au- tres, à se jetter à ses pieds et se soumettre à` ses volontez. La prise laicte par les galeres toscanes de celles de ce Seigneur augmente sa i _ honte, et si son capitaine de la mer, voyant la Barbarie attaquée, _de— . meure encore les bras croisez du` costé de la Morée, jugés quelle infamie cela sera. Il faut qu’il saiche que je seray tousjours tres aise de nfemployer envers le dict Empereur et tous autres que besoin sera, pour leur faire avoir la paix ; mais ilsnè la devront esperer, qu’ils n’ayent fait un eflort et remis les auaires en honneur ; car leurs enne- mis les mesprisent, comme ilsimespriseront et rejetteront aussy` les ouvertures qui leur en seront faictes.ÃÃl’aurois aussy plus de besoin de me joindre a leurs dicts ennemys,‘ comme j’en suis tous les jours con- vié, allin de tirer ma part de leurs despouilles, si je n’estois plus sou- cieux de Yobservation de ma foy qu’ils ne s’en-sont rendus dignes en _ _ mon endroit, ainsy que vous leur avés souvent remonstré ; car nous verrons quel sera le succés de la- dicte entreprise de Barbarie et quel remede y apportera ce Seigneur : `et. faudra me capituler i selon cela, desirant que vous continuîiés à m’advertir de tout ce qu’ils feront. . ~, . —, - - Les allaires du roy d’Espagne vont assez mal : ceux d’Hollande ont gagné ceste année sur _luy‘plusieurs avantages ; ils tiennentencore à present une ville assiegée sur la riviere de Meuse ; qui est d’imp_or- ‘ tance, etcrois qu’ils la prendront`:} la barbe de l’armée espagnole _ qui $,811 est approchée pour la secourir.: delaeon que sice Seigneur donnoitiun peu meilleur—ordre_à ses ; affaires et avoit plus de soin à conserver l’all’ection de sesamys, il eviteroit facilement les accidens de ceste part-la. Ce que vous leur devés faire sentira bon escient, allin , qu'ils changent de conduite en leurs allaires et en mon endroit, ipro- testant des inconveniens quitarrivent s’ils eontinuent à mespriser mes . conseils et mon amitié, comme ils ont faictjjusques à pre'sent. Au reste mon Royaume est plus, paisible que jamais, graces à Dieu, et suis _aprés à me meubler.et~fortilier `de galeres, suivantvostre bon advis. -