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LETTRES MISSIVES
I

, de moyens semblables, et qu’ils ayent recours à ceux qui sont licites ; en quoy ils ne manqueront d’assistance de mon costé telle que sera ne- ' cessairef . ' c Le comte de Visque, que le duc de Savoye—avoit envoyé vers moy, en est party plus content pour son maistré qu’il n’esperoit quand il y est venu, Je l’ay faict pour. luy donner credit auprés de luy, se . monstrant afectionné a la France, mesme saichant qu’il est amy du comte Martinengue, 15 partie duquel il fautïtrouver moyen, Slil est A possible, de relever auprés dict clac pour (opposer à celle- d’/llbigny, des artifices et trahisons duquel je veux e_sperer que le dict clucse lassera àelajîn, car il ne faictque le tromper et luy despenser son argent ` inutilement, promettant cleacecuter plusieurs choses qui ne sont en sa puis- sance, comme ont accoustumé de faire telles sortes de gens qui triom— _ phent de la credulité de ceux qui les employent avec plus de passion que de consideration. Cest pourquoy je persiste à desirer que le dict comte ‘ I Martinengue voye le dict duc, principalement s'il y est convié par luy, et cognoisse qu'il soit bien receu'. Car, comme il verra les esperances et apprelzensions que luy donne le dict Albiqny s'evanouir, peut~estre ouvrira- il les yeuwiaua : remonstrances qu’il luy fera, et pourroit rencontrer telle heure, qu’il luy feroit cognoistrc que le dict Albigny tend plus i,1e mem~e en captivité soubs le joug des Espagnols, desquels il est bien appointé, que à le venger de moy, de qui il pourroit recevoir toute bonne voisinance et amitié s’il vouloit s’en rendre digne'. En tous cas, il me semble que le- voyage du dict comte ne peut nuire, et qu’il peut servir} quand ce ne seroit qu’a brouiller le dict duc avec ses confclens, 'ainsy que vous m’avés escript et esclaircy de ses desseings ; joinct que _i’ay sceu d'Espa_qne que ceux que luy et le comte de Fuentés y avoient envoyez pour irriter le dict' roy contre moy, n`0nt` faict ce qu’ils pensoient, tellement qulon m’a mande que le dict duc en est tres mal content et en grand peine. A quoy fadjousteray qu’il semble que le dict roy, d’Espagne‘ ayt volonté de me donner plus de subject quejamais de vivre en paix avec luy, et que le Pape y veuille mettre la main ; à quoy llon ine trouvera trés dispo’sé.d’entendre, principalement si je cognois que l’on y procede