lequel, incontinent aprés la prinse du dict vaisseau, Bt rompre les
armoiries de France et celles de mon cousin le sl de Dampville, ad- I
miral de France, dechirale congé du dict capitaine la Broute, se saisit
de toutes chartes-parties et enseignemens, feit tuer de sang-froid plu-
sieurs de ses gens, et aprés avoir enchaisné, battu et outrage le cap-
pitaine, les pilotes et contremaistres, et les avoir menez en la coste
de Barbarie, ou il les a tenus attachez soubs le tillac l’espace de deux
mois, vendu les marchandises qui estoient dans le dict vaisseau, pris
les voiles, cables,‘avirons, armes, pouldre et aultres victuaillesîd’ice—
_ luy ; et non content de ce forfaict, s’est ellorcé de descendre ces pau-
vres gens en la dicte coste de Barbarie, et en ayant esté empesché
par aulcuns Francois, qui s’y trouvoient lortuitement, les renvoya
- sans aulcunsrvivres ny commoditez. Dont n’ayant lors peu tirer au]-
cune satisfaction en la poursuicte qu’il' en a faicte par delà, nous en
avons bien voulu escrire ceste lettre pour vous prier, comme nous
faisons,-de commander non seulement que raison soit faicte au mais-
tre du navire, du dict vol, laict contre les ordonnances de vostre
Royaume, mais aussy la perte de ses hommes, et de tous ses despens,
dommages et interests ; est veu —que vous ferés chose pleine d’equité
i et qui asseurera grandement là liberté du commerce d’entre nos
communs subjects, nousnousen revancherons à l’endroit des vostres
aux occasions qui s’en presenteront, _ainsy que le s" de Beaumont,
nostre conseiller d’Estat et nostre ambassadeur par delà vous fera plus
amplement entendre : priant Dieu-, Tres haute, tres excellente et tres
puissante princesse, nostre chere et tres amée bonne sœur et cousine,
qu’il vous ayti en sa tres saincte et digne garde. Escript à Paris, le
y I xxm_]° jour d’octobre. V, W
' Vostre bon frere et cousin,
y à U HENRY ;
, . on NEUFVILLE.
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DE HENRI IV.