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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/131

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I DE HENRI IV.. 1l9 ce que vous ne me Pavés confirmée par la suite de vostre dicte lettre, J P je demeure en doubte de la verité d’icelle, et d’autant plus que j’ay sceu que les dicts ambassadeurs, qui sont arrivez à Paris dés samedy dernier, ont jà declaré à quelques-uns avoir rapporté toute satisfac- tion du dict roy d’Angleterr, de quoy je pourray peut-estre apprendre quelque chose d’eux, lesvoyant, comme je doibs faire devant qu’ils retournent trouver leur maistre. Mais le dict duc de Bouillon me donne tous les jours quelque nouvelle occasion d’estre plus mal con- tent de luy ; car il faict tout ce qu’il peut, dedans et dehors mon Royaume, pour mettre mes subjects et mes voisins faisant 'profession de la dicte religion prétendue reformée, en jalousie de moy. ll a conseillé au dict electeur Palatin de bastir une nouvelle forteresse en son pays, pour la conservation, ainsy qu’il dict, de la pure religion ; ayant sur cela osé escrire à Erard, mon ingenieur principal, sans ma permission, de l'aller trouver pour servir le dict electeur en ceste occasion ; ainsy que vous verrés par la copie de la lettre qu’il luy a escripte, laquellejay commandé vous estre envoyée avec un double de certains articles de confederation entre ceux de la dicte religion, que l’on a publiez et repandus en mon Royaume, pour alterer mes dicts subjects, et les mettre en defliance de ma protection et volonté. _ J’ay sceu les dicts articles avoir esté forgez et publiez par ceulx qui favorisent le dict duc de Bouillon, au temps qu’ils ont cmquc 1non indisposition_ estoit plus grande qu’elle n’a esté ; et ne donbte pas qu’il n’en ayt envoyé des doubles en Angleterre et ailleurs, pour esmouvoir aussy nos voisins, et les engager en leurs _mauvais desseins. Mais, comme .ce sont inventions pleines d’impostures et d’impertinences, je me promets aussy qu'elles se destruiront d'elles—mesmes, à la confusion des auteurs d’icelles. Toutesfois, il ne sera que bon que vous vous en eclaircissiés avec ledict roy d’Angleterre, luy descouvrant la ma- lice des dictes inventions, et ce à quoy elles tendent. Il m’a esté mandé slestre tenu plusieurs assemblées et conseils en Poictou et à Saumur, sur le subject de ma derniere maladie, et que le s' du Plessis se monstrede jour en jour, par ses propos etactions, plus afliectionné