et constance de vostre amitié, qulencores que je nien aye jamais
doubté, jugeant de la foy d'ycelle par la cordialité de la mienne,
oultre plusieurs bons tesmoignages que j’en ay receus, neantmoins je
vous advoue y avoir pris grand plaisir. Je n’ay pas esté moins console
de l’oflice de condoleance sur le trespas de feu ma bien aimée sœur,
qu’il a accomply en toutes ses partyes ; duquel je ne puis assez vous V
remercier, vous priant croire, Mon tres cher frere, que comme vous
aves voulu participer à mon affliction, je ressentiray tousjours les
acciclcns qui vous arriveront à llesgal (lu contentement que vous en i
aurés. Seulement j'ay une plainte à vous faire des ce porteur : elle est
fondée sur le peu de sejour qu’il a voulu faire par deçà, sollicité de
la jalousie de vostre service 2, que j’ay remarqué avoir plus d’authorité
et puissance sur luy que toute aut1 e consideration. Sans cela il ne
s’en fust pas retourné sans voir ma maison de Fontainebleau et courre _
encores une couple de cerfs. Et d’autant que je me promets qu’il vous
\. . .
rapportera aussy fidellement les gaiges que je luy ay confiez de la con-
deliberé d’envoyer dans peu de jours un En répondant à cette lettre, le 31 du
gentilhomme escossois nommé de Hayes même mois, Henri IV dit de cet envoyé
trouver Vostre Majesté, allin de se con- anglais, qu’il appelle le chevalier Hez :
douloir avec Elle et en son nom. C'est un ¤Je l’ay trouvé tel que vous me l’aviés
jeune homme fort simple et fort modeste, depeint par vostre lettre, et en verité digne
qui couche dans sa chambre, et dont il se d’estre aimé et favorisé comme il est du
[ie grandement. Il a tousjours eu beaucoup roy mon dict frere ; et espere qu’il s’en
d'atfection au service de Vostre Majesté, retournera content. » —
et en cette consideration Elle l'a gratifié ° Dans la lettre que Henri IV écrivait
depuis n'a gueres d’un presentj duquel il à son ambassadeur le même jour que
se sent tres obligé. C’est pourquoy Elle celle-ci, et en la lui envoyant pour le roi
pourra parler avec luy en toute seureté et _d’Angleterre, il dit encore : « Le s' de
liberté ; car outre qu’il rapportera fidelle Hayes s'en retourne, n'ayant voulu se-
ment et soigneusement à son maîstre ce jpurner avec nous plus longuemenupressé
que Vostre Majesté luy dira et comman- du desir qu’il a de se revoir auprés du Roy
dera, je scay, selon son humeur, qu’il le son maistre, aux occasions qui se presen-
prendra, à son retour, de meilleure part tent par delà. Il s’cst comporté tres sage-
de luy et y fera plus de fondement que si ment et avec grande civilité en Yexecution
c’estoit d’un des principaux conseillers de de la charge qui luy a esté commise. »
son Royaume. » .
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/234
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
222
LETTRES MISSIVES