Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/258

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2l16 i LETTRES MISSIVES mais ce sera pour demain, et arriveray à Fontainebleau de bonne heure. Je receus hier matin une lettre d’elle, que j’ay recogneue de votre style, non du sien ny de celuy de mr de Sillery. Elle est es- trange, et si vous ne le luy remonstrés, elle le deviendra encore da- . vantage ; car, quand je me ressouviens des propos q11°elle me tint avant-hier, cela ne peut qu’il ne me pese et ne me tienne au cœur, et m’empesche de me bien porter de l’esprit ; car du corps, fort bien, Dieu mercy. Au demeurant, _i’ay trouvé icy force brouilleries du costé d’Auvergne ; et, s’il en a bien compté par delà, il 11'en a pas moins faict par deçà, ou il a dict à tous ceux qui ont parlé à luy les plus es- tranges choses du monde, et je crains qu’il en naisse des querelles, ce que jlempescheray si je puis. Hier je fus a S* Germain voir mes enfans, ou je trouvay mon fils se portant bien ; mais ma fille avoit esté tellement malade que c’est un miracle de ce qu’elle n’est morte. Elle se porte maintenant mieux, mais non qu’elle puisse bouger encore de quinze jours de S‘ Germain, ce qui m’a fait resoudre de ne les point faire venir à Fontainebleau. Hier ma cousine la comtesse de Soissons accoucha d'tm Hlsl, qui a esté d’un grand contentement à son mary et à elle. Je le vis, peu de temps aprés, faisant le stoïque, me disant que les prosperitez ne l’eslevoient point, comme aussy les adversitez ne l’abaissoient nullement, et qu’il estoit toujours luy-mesme en l’une et l'autre fortune. A Dieu, mon amy. Ce mercredy, à neuf heures du matin, xif may, à Paris.

HENRY.

' Louis de Bourbon succéda à son père, veurs et plusieurs commandements impor- CH 16l2, COIIHDC COIDl,€ de Soissons, de t3I'1lÈS, SC brouilla 3V€C la COUP Bt S8 I'B Clermont et de Dreux, pair et grand maître tira à Sedan en 1637. Quatre ans après il de France. Il fut fait chevalier des ordres dirigea l'armée étrangère qui entrait en du Roi en 1619. Il eut, en 1631, le gou- France, livra bataille au maréchal de Châ- vernementde Champagne et de Brie. Quoi- tillon, à la Mariée près Sedan, le 6 juillet qu’il ne fût pas dans les ordres, il obtint lôlll, le délit et fut tué d’un coup de les abbayes de Saint-Ouen de Rouen, de pistolet comme il poursuivait sa victoire. Jumiéges, de Saint-Michel en l’Herm, de En lui s'éteignit la branche de Bourbon- — la Couture du Mans, de Froimont, et le Soissons ; car il n'avait pas été marié, et ne prieuré de Grandmont. Après d’autres fa laissa que deux enfants naturels.