Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE HENRI IV. 31] qu’il]îst plus grande diligence. Il verra le comte Martinenque en passant et faisant chemin, auquel il dira combien ce qu'il m'a mande par luy a esté bien receu de moy, le contentement que fay de son afection, le desir que fay de le recognoistre, et pareillement d’embrasser l'occasion de laquelle il m’a fait faire ouverture par vous et par luy, ` pourveu que je cognoisse qu'il ayt avec la volonté le moyen et pouvoir de l'executer et faire reussir, a la condition que fay adjoutée, autant pour la consideration de sa fortune mesme, qui me_sera toujours tres chere, tant pour son merite que pour celle de son service et de ma propre reputation, afn de ne nous embarquer en ce dessein mal a propos. Pour de quoy m'esclaircir comme il convient, le dict Dulaurier vous dira l'ordre que fay advisé dy tenir, outre ce qui vous en a esté et sera encore escript par le s" de Villeroy, suivant le commandement que je luy en ay fait ; mais il me semble que nous renforcerions grandement la partie si nous pouvions y joindre et faire entrer les ducs de Savoye et de Mantoue avec celuy de Parme, sur les mecontentemens que vous m'aves . escript par vostre lettre du v° de ce mois [ que fay receu le o :vuz°} que les deux premiers ont du comte de Fuentés, et celuy que chacun scait qu'en a aussy le dernier ta cause du retrait de Novarra, de quoy vous devés donner quelque avis au comte Martinengue, mais comme de vous—mesme. .l'ay com- mandé au cardinal du Perron, lequel fenvoye à Home, de voir les dicts ducs de Savoye et Mantoue en faisant chemin, pour asseurer l'un et lautre de mon amitie, sans touteybois avoir descouvert au dict cardinal autre chose de la proposition du dict comte hlartinengue ny approchant d'icelle. Vous sçaurés aussy qu'il est tombé en nos mains depuis peu deux personnes, l'une est d'Avignon nommée Chevalier et l'autre d’Orange, lesquels confessent avoir traieté et negocié en mon Royaume plusieurs pratiques et intelligences par le commandement et avec les deniers du dict duc de Savoye. Il est vray qu'ils veulent que je croye que leur intention ny celle du dict duc n'estoient de les tenter qu'aprés ma mort. Or tout cela ne me garderoit pas de m'associer en une bonne entreprise telle qu'est celle que propose le dict comte Martinengue ` avec le dict duc, s'il vouloit y entendre et proceder de bonne foy ; mais il ne _ faut pas esperer qu’il le face qu’il ne soit desesperé de la succession de la couronne d'Hespagne à laquelle il aspire, jusqu'a ce que le roy dllespagne