Aller au contenu

Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE HENRI IV. 315 ]60(L. — 28 ocroenn. — Ilm. i Orig. — Ms. appartenant à l’abbé Caron, à Versailles, pièce /1/1. A MES COUSINS LES CABDINAUX DE JOYEUSE, DE GIVBY, DE SOUl’¤DIS, _ SEBAPHIN ET DU PEBRON. . ' . Mes Cousins, .l’espere que Dieu, protecteur de son Eglise tres saincte, conservera et maintiendra encores longuement au regime et gouvernement d’icelle Nostre Tres Saint Pere le pape Clement VIIl°, a . present regnant, de quoy je supplie incessamment et affectueusement i sa divine providence, tant comme Roy tres chrestien, premier fils de l’Eglise, tres jaloux et soigneux de la gloire de Dieu, que pour estre en mon particulier et me ressentir tres redevable a la bonté de Sa Saincteté pour les singulieres graces et faveurs qu’Elle a departies tres largement à ma personne et à mon Royaume depuis son pontificat, de quoy je seray memoratif et recognoissant tant que je vivray. Neant- 1noins, comme rien en ce monde fragile n’est perdurable, que toutes choses doivent ou changer ou finir, que, selon le cours ordinaire de la nature, je dois survivre à Sa Saincteté, que je suis incertain du temps et de l’l1CL1I‘G que Dieu appellera à soy Sa Beatitude, et que je suis obligé, tenant en la Chrestienté le rang auquel Dieu m’a colloque, d’avoir soing, advenant le trespas de Sa Saincteté, de procurer que son ` successeur en la chaire de sainct Pierre, soit, comme fidelle pasteur et vray pere de tous les Chrestiens, imitateur de la pieté, equanimité et debonnairetâ de Sa dicte Saincteté, _i’ay estimé, tant pour les consi- dérations susdictes que pour prevenir et eviter les surprises ausquelles telles mutations sont subjectes, a cause de Yincertitude d’icelles et la promptitude et soudaineté de semblables elections, vous devoir de- clarer et faire scavoir par la presente ce que _i’entends et veux que vous faciés quand telle occasion escherra, affin que, par faulte d’en estre advertis à temps, vous ne vous trouviés en peine et doubte de ce que vous auriés à faire pour mon contentement et service.- ° Premierement, je vous prie et vous conjure et ordonne, sur tant F , lao.