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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/375

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_ DE HENRI IV. l 363 — L 1605. — 7- Mans. — I". i ` Origi — — Ms. appartenant à M. Pabbé Carron, à Versailles, pièce 63. A MON COUSIN LE CARDINAL DE JOYEUSE,< _ vsorncrzvn ne nus Amnnns EN covnrins noms. I Mon. Cousin, Je croy avec vous que 1 les afections du cardinal Aldo-` brandin sont attachées à ses interests plus qu°à toute autre chose ; car ses actions et deportemens le tesmoignent assez. Tadvoue aussy que nous avons jusques à present retiré de ses cfres et promesses plus de feuille que de fruict. Neantmoins ayant lauctorité et creance qu’il a de present par delà, et ayant remphr ce college de tant de personnes à sa devotion, il importe et mon service d'entretenir et mesnager la bonne volonté qu’il porte à ma per- sonne. C'est pourquoy, nonseulement fapprouve de vivre avec luy comme i nous avons commencé, luy demonstrant toute sorte de conpance et de bienveil- lance ; mais festime aussy que si nous pouvons Fengagerpar quelque bienfaict ell argent, il sera bien employé, et ne pense pas qu’il le desdaigne. Mon am- bassadeur vous dira ce que je luy en mande, et l’oHice que je veux qu’il i face avec luy devant qu’il parte pour s’en revenir par deçà. Car encores que le dict cardinal abonde en richesses plus que nul autre de sa qualité qui l'aye p_rec’edé, toutefois ; comme la soqdïcelles s’estanche dücilement, fon- tends qu’il prend plaisir a les accroistre, et qu’_il~ne desdaigne les moindres choses qui luy peuvent faire service. S'il accepte nostre ofre pour en recevoir le courant parchascune année, ou bien s’il trouve bon que les deniers d’icelle soyent reservez et mis a part par chascun an, pour luy estre gardez et livrez ` lorsqu’il'voudra les prendre, il s’obligera ai nous en une sorte ou autre, et il ne laissera pour cela de favoriser les ajaires d'Espagne, comme feu fais bien estat. Neantmoins ce default pourra estre cause qu'il se compor- tera plus discretement, et qu’il ne laissera aussy de nous estre favorable en quelque chose. Je considere avec cela qu’il’a prins un vol si eleve que, pour le conserver, il doibt eviter tant qu’il luy sera possible d'estre contrainct de i _ ' Les parties en italique sont en chîllres dans Toriginal. A6.