Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/405

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DEHENBI IV. i . 39.3 les unsaux autres nous oblige de nous entraider fraternellement par ' lettres ou par nos ministres de nos desirs et lins sur tels changemens, et nouveautez, quand les occasions s’en presentent, aflin que nos voi- sins et amys s’y accomodent, et nous rendent en cela les ollices mutuels _ que nous desirons d’eulx. Jamais le dictroy ne m’a adverty par lettre,. ny faict dire par son ambassadeur avoir pris ce tiltre nouveau, ny desirer de moy que j’en usasse en la suscription de mes lettres, comme la bienseance et nostre fraternité requeroit qu’il fist.°Je u’ay sceu de ceste mutation que ce que vous m’en aves escript de vous- mesme et en ay appris par la publication du dict edict faicte pour y astreindre ses subj.ects. C’est la cause seule pour laquelle jay diffère, voires laict difliculte de luy donner le dict tiltre, incertain de sa vo- lonte, et s’il l’auroit agreable ; ce qui ne seroit advenu s’il m’en eust esclaircy et faict informer de sa part. Que le dict roy se plaigne doncq à ses ministres, lesquels ont oublye de l’advertir de me rendre ce debvoir, si j’ay suivy, luy escrivant, ma forme ordinaire et ancienne, sans l'attribuer à manquement dlaflection et de desir de luy agreer, comme il l’a interprete, ou sleilorcent de luy exprimer ceulx qui, en le flattant, obmettent à faire ce qu’ils doibvent pour faire reussir ses intentions à son gré et contentement ; car je vous dis derechef que ceste seule consideration mia retenu et empesche de changer la susdicte ‘ forme, ainsy que vous luy dires. ' ' i 4 Au reste, jay este bien aise de savoir par vostre dicte lettre que le duc de Lenox ayt rapporte lidellement au dict roy la verite du traicte— ment qu’il a receu de moy et de l’amitie que je luy' porte. Si le. dict roy execute ce que le dict duc vous a faict entendre qu’il luy a de- claré, qui est de s’esclaicir avec moy des rapports que l’on luy fera au prejudice de nostre amitie, je suis asseure qu’il aura toute occasion de m’aimer et aflectionner plus que jamais, car sa prosperité m’est aussy recommandée que la mienne propre ; je la favoriseray tousjours \_ egalement, qui sera tout ce que je vous commanderay pour la pre- sente. Mais jusques à ce que je sçache les propos que le dict roy vous- aura tenus sur le subject d’icelle, je ne parleray icy à son ambassadeur ` LETTRES DE HENRY IV *VI 50