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LETTRES MISSIVES
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tinuant et augmentant, à sa honte et au grand prqudice d’iceluy, et ay J ` bien considere et pris le conseil que vous me donnés sur cela,- duquel je me serviray le mieux qu’il me sera possible ; mais la juste jalousie que fay de mes voisins ne me permet de faire pour ce regard tout ce que je desire- _ rois et seroit necessaire. Je ne me puis persuader que cest empire soit pour tomber ou faire naufrage si tost que vous lupprehendés, joinct que jay l’opi— nion, s'il y avoit du changement, que ce sera sur la personne du prince plustost qulen autre chose ; car les cnnemys du dict empire ne sont `mieua : conseillez et servys que luy, et ont des incommoditez qui les combattent, qui ne sont de petite importance ; mais ils doivent plustost craindre les armes du revolteur d’Asie que celles des autres. Partant fauray ai plaisir de sçavoir quel en ` sera le progrés, et vous sçaurés que mon Royaume est a présent tres paisible. Le duc de Bouillon a esté contrainct de se retirer en Allemagne, pour n’avoir trouvé mes subjects de la Religion disposez a suivre ses conseils et s'esmouvoir pour luy. Je partiray dans deuxjours pouraller à Metz pour donner ordre à certaine dispute qui travaille le repos de la dicte ville et pour estre prest à ceste frontiere, en laquelle il semble que l'on soit en _ terme de commencer une guerre entre les protestants et catholiques de la Germanie, fondée sur le diferend de l'evesque de Strasbourg qui est debattu entre les maisons de Brandebourg et de Lorraine ; celle-cy estant favorisée de l’empereur et l'autre des dicts protestans, les armes estansjà, prestes d'une part et d’aultre. Vous serés adverty de ce qui en succedera, comme je de- sire aussy de l'estrede ce qui se passera par delà. Je prié Dieu qu’il vous ayt, Mons' de Breves, en sa saincte- et digne garde. Escript à Paris, Je xv1ij° jour de febvrier 1603. — ` HENRY. ` . y J ma 'mzvrvxnra. _, — [1603.] — 20 1 *Évnm1>.. gl". Cop. — B. N. Suppl. fr. Ms. loO9-11. _ AU DUC DEPEBNON. ' Mou amy, Je partiray d’aujourd'huy en huict jours sans Faulte, Dieu aydaut, comme je vous Yay mande par ma derniere par Chanvallon,