Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/458

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LETTRES MISSIVES


tions de mon service, qui sont telles que je recognoisique vostre se- jour et presence par delà sont grandement necessaires, principalement. jusques à l’arrivée de 111011 ambassadeur nouveau en sa charge, pour le guider et instruire en icelle selon l’estat que _i’en avois faict. Toutesfois, je remets à vostre discretion d’en user pour la con- servation de vostre personne' et santé et vostre commodité parti- culiere, comme pour l’aH’ection que je sçay que vous portés au bien de mes aliaires, ainsy que vous jugerés estre pour le mieulx, approuvant que vous delaissiés au cardinal de Givry la charge de la protection de mes dictes aH’aires en vostre absence, puisqu’il lia jà exercée et qu’il est le plus ancien cardinal françois qui soit par delà?, esperant au reste que celuy du Perron suppleera en vostre absence à- Pinstruction de mon dict ambassadeur et à la direction ` de mes principales aH’aires.avec sa suffisance et lidelité acoustumée. Je vous prie aussy luy deposer et conlier en partant tout ce que vous sçaurés convenir et estre necessaire pour cest effect, en vous asseu- rant, au reste, que vous serés le tres bien venu et que je vous em- brasseray de tres bon cœur quand je vous recevray. Je remets aussy à escrire par le dict ambassadeur aux freres du Pape, envers lesquels je vous prie faire cependant les oflires et ollices que vous estimerés estre à propos. Vous sçaurés, pour finde la presente, que je nlay receu vostre lettre du Vlllc du mois passé que le susdict XXV11c d’iceluy, qui fut le mesme jour que ce courrier arriva avec les par- ticularitezdu succés du dernier conclave. C’est pourquoy je ne vous escriray autre chose sur icelle, sinon que ije loüe Dieu dcreohei de ce qui en est advenu ; mais je suis tres marry de quoy le cardi- nal de Sourdis s’y est conduict ainsy qu’il a faict. Il est difficile que la. raison et les bientaicts changent les humeurs et dispositions avec lesquelles les hommes sont nais et nourris 3. Je prie Dieu, mon ’ Le cardinal de Gondi, évêque de Pa- dée à ce jeune homme, sans aucun mé- ris, Iliétûlt pas allé au conclave. rite`, dont le seul titre était sa parenté ° Henri IV condamne ici implicitement avec Gabrielle d’Estrées, et qui ne lit que la protection exorbitante qu’il avait accor- des sottises, comme l'avait prévu Clé-