DE HENRI IV. 503 1605. — 12 Aoûr. -- I'°. _ Cop. —— Collection de feu M. Auguis. (D'apres Yoriginàl à M. le marquis de Mornay.) i [A M. DU PLESSIS.] Mons' `du Plessis, J'ay receu vostre lettre et entendu du s' ag Vil- leroy le contenu de celle que vous luy aves adressée. Vous cognoissés mieux mon naturel que personne : comme je ne mesprise les advis qui me sont donnez qui importent au repos public de mes subjects, je ne les tiens tous aussy pour si veritables que _j’y apporte entiere foy, principalement quand je recognois que la reputation d’un ancien et esprouve serviteur y est.iuteressee. Quand mon _cousin le marquis i de Rosny sera retourné aupres de moy, je scauray de luy quels sont .les memoires qu’il vous a escript avoir couru sous vostre nom, et vous manderay, aprés, ce qui m’en semble, comme sur les autres poincts ' touchez par vos dictes lettres. Par ainsy, je me contenteray pour le i present de vous confirmer ce que vous scavés comme moy : c’est que
- _ j’aiI’ectionne le bien^de mes bons subjects de la religion pretendue
reformee, comme leur fidelite merite, ainsy qu’ils cognoistront tous- jours par bons effects ; mais je ne pourrois supporter que, sous pre- texte de religion, l’on voulust favoriser et establir en mon Royaume faction contraire à mon autorité souveraine, ainsy que feroient volon- tiers', s’ils pouvoient, ceux qui desirent d’envelopper et engager le ge- neral en leurs crimes particuliers, pour recognoistre n’avoir moyen ` de sortir par aultre voie. Vous sçaves bien que je ne dis pas cecy pour vous, mais donnés ordre que ceux-la n’abusent de vostre zele et de la bonne intelligence qu’ils donnenta entendre avoir avec vous ; je ne — vous l’escris sans cause : et, ainsy que je crois que vous continues a miaimer comme je vous ay tousjours affectionne, je prie Dieu, Mons' du Plessis, qu’il vous ay t en sa saincte et digne garde. Escript à S'--Germain-en-Laye, le x1J° jour d’aoust 1605. HENRY. ` ` ma `usurvirtn.
