DE HENRI IV. 52I dicte lettre, et l’autre parce qu’il est encore plusincopable que ses cousins et qu'il est par trop passionné contre ceux avec lesquels neantmoins il faut que sçaclte vivre et compatir quiconque entrera en ceste place. Ainsyfestime q que Mathias ou Maximilian, freres de l'Empereur, doivent estre preferez aux autres de la dicte maison. Mais c'est chose qui despendra plus de l'Empe— reur que de nul autre. Pour conclusion, je serois d'advis que le dict roy mon frere prenne celuy des princes d’Allema_qne qui luy sont ajectionnez, devant que de former le sien, ny s’en declarer aux arclzidues de Flandres. Car ils cognoissent mieux que nous ceux qui sont dignes de ceste place, pour les maintenir et gouverner en paix et concorde. A quoy le roy mon dict frere et moy nous debvons principalement viser, puisque nous ny avons aucune ` pretention pour nous ny pour aultres. Quelques uns ont bien dict que le roy de Danemark? y vouloit aspirer ; mais la religion de laquelle il fait profes- sion l'exclurra touyours comme les aultres qui suivent la mesme creance. Car les electeurs ecclesiastiques ne donneront jamais leurs voix 'qu’à un prince catholicque, ny aussy le roy de Boheme. Quoy estant, il faut que les trois l aultres ceddent a ceux-la pour ce point. Dictes à mon dict frere que fescri- ray de mon costé à mes amys, pour avoir d'eulx la mesme iry'ormation, pour, aprés avoir rapporté ensemble celles qui nous auront esté données, former nostre jugement et resolution ; joînct que je ne vois pas qu’iI y ayt en cecy rien de pressé. Je sçay que le dict Empereur retardera la susdicte election tant qu'il pourra, ifapprouvant aucunement qu'elle soit advancée, pour la defïance qu’il a de tous ses parens, comme des aultres qu'il a opinion y pre- ' tendre. Je prie Dieu, Mons' de Beaumont, qu’iI vous ayt en sa saincte _ garde. Escript à Fontainebleau, le xif jour de septembre 1605. HENRY. I . ne unurvxttn. 2 Le roi de Danemarck était frère de la reine d'AngIeterre. ' LETTRES nn mmm xv. —v1, 66
