Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/618

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
602
LETTRES MISSIVES


main ; et dans trois jours tout a esté conclu. De quoy je vous ay bien voulu advertir, et que ceste place est bonne, mais non si bonne que l’on me la faisoit, et que dans la lin de may je feusse reduicte en mauvais termes. Je mets dedans le chasteau le s' de Nettancourt, gen— tilhomme de Champagne, qui est de la religion et qui, durant le siege de Paris, estoit lieutenant de m' de Brienne, et cinquante sol- dats. La marchandise est un peu chere, mais elle est bonne. Demain j’entreray dans la place, ou je sejourneray jusqu’à lundy, que j’en par- tiray pour m'en aller à Mousson et delà reprendre mon chemin droict à Paris, repassant à Reims et à Villers-Coterest. M' de Bouillon en partira quatre jours aprés pour me venir trouver ou je seray, et en- verra sa femme et ses enfans à Turenne. Il n’avoit dans sa place que trois à quatre cens soldats estrangers, tant Lansquenets, Suisses ou autres. Ce sont là des secours des princes d’Allemagne. Tespere que ce voyage ne m’aura pas peu servy, quand ce ne seroit que pour ap- _ prendre à ceux de mes subjects qui voudroient faire les mauvais, que je sçais me faire obeïr. Vous ferés part de cecy à ceux que vous juge- rés à propos, et m’advertirés de ce que vous apprendrés importer à mon service. A Dieu, Mons' de la Force, lequel je prie vous avoir _ en sa garde. Ce v° avril, à Donchery.

HENRY.

[1606.] — 5 avan,. — II". Orig. — Arch. grand-ducales de Hesse-Cassel. Imprimé. — Correspondance de Henri IV avec Maurice le Savant, p. 303. i A MON COUSIN LE LANDGRAVE DE HESSE. ' Mon Cousin, J’ay pris Sedan avec le maistre de la maison, non à force d’armes (comme je m’y estois bien prepare et crois qu’il m’eust esté facile de faire, fortifié de la grace de Dieu, qui n’abandonna ja- mais une juste cause), mais par les effects de ma bonté et clemence, esmeue et acquise par les soubmissions et debvoirs auxquels le duc .de Bouillon s’est porté à mon arrivée ala veue de sa place, qu’il m’a