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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/674

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LETTRES MISSIVES

prendre aux uns et aux aultres que ce que _i’ay faict, ce nest qu’à bonne intention, et pour conserver le bien et repos du pays. ‘ Au reste, mon Cousin, vous nous aviés icy laissez, à vostre parte- ment, en opinion de faire des tournois et combats au baptesme de a mon fils le Dauphin, à quoy chacun s’estoit prepare, et y avoit desjà de bons commencemens ; mais par malheur la maladie de la contagion estant fort augmentée en ceste ville, il a esté advisé qu’il ne seroit point à propos d’exposer à ce peril si bonne compaignie, mesmes la personne de mon dict fils, lequel estant nourry dans ce bon air de St-Germain, seroit plus susceptible du` mal que non pas un aultre. Pour ceste occasion _i’ay esté contrainct de rompre tous nos premiers desseins et me resouldre d’aller faire le dict baptesme à Fontainebleau, sans aultre ceremonie que celle qui despendra de la mesme action. Cependant je suis venu faire un tour icy pour y accompaigner la du- chesse de Mantoue, ma sœur, qui ne s’en pouvoit pas retourner, ny ` sa compaignie contente, sans avoir veu ceste ville. Je ne me rendray pas plus tost au dict Fontainebleau que vers la tin du mois, pour, au premier jour du prochain, y faire le dict baptesme.

Nous n’avons icy aultres nouvelles, sinon celles qui viennent d’Italie, où ils s’aigrissent tousjours de plus en plus en paroles ; je ne sçay s’ils en feront de mesme aux effects. Vous avés sceu la declaration aperte que le roy d’Espagne a faicte en faveur du Pape, et m’a par ce moyen laissé à moy seul la place de mediateur du diiferend, que j’embrasseray bien volontiers si les uns et les autres sont capables de se laisser bien conseiller. Fay eu advis de l’arrivée du roy de Danemark en Angleterre, ou ils font force triomphes et despenses. Ceux de Flandres ne donnent point encores de subject de discourir de leurs affaires, et puisque le temps est desja si advance, je croy qu’ils n’en donneront gueres davantage pour le reste de ceste année. Ce sont toutes les nouvelles que je vous puis dire pour ceste fois. Sur ce, je prie Dieu, mon Cousin, vous avoir en sa saincte garde. Escript à Paris, ce x_]° jour d’aoust 1606. HENRY

FORGET.