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LETTRES MISSIVES

dence. Je vous diray seulement comme d’un costé je ne veux perdre l’occasion d’engager et lier ce prince avec moy en un tel dessein, qui nous peut estre egalement honorable et utile, pour la commune jalousie que nous devons avoir de la grandeur et puissance de toute la maison i d’Austriche, qui est entierement gouvernée par le conseil d’Espagne (je dis autant celle d'Allemagne et de Flandres que celle d’Espagne), comme il est notoire à tout le monde, je ne veux pas aussy luy donner cest avantage de dire que _j’ay recherche d’entendre à un tel dessein et que ce soit inutilement ou indignement, comme vous sçavés que i les Anglois sont grands maistres de se prevaloir de semblables ouver- tures. Nous ne remarquons ja que trop aussy qu’ils inclinent tous plus a la paix avec les dicts Espagnols que à continuer la dicte guerre, et neantmoins je juge que le dict roy prendra un tres mauvais et peril— leux conseil s’il abandonne ses anciens amys pour achepter la dicte paix ; ' et toutesfois il sera difficile, voire impossible, qu’il en face une bonne et durable avec les dicts Espagnols et leurs dicts adherans,) sans faire l’autre, mesmes avec les dicts Estats. Ce sera tout ce que je-vous diray sur les ouvertures discourues par vostre derniere lettre, que j'ay prises en bonne part, desirant que vous conferiés avec le baron du Tour de toutes choses fort particulie- rement, aflin qu’il m’apporte vostre advis avec le sien sur icelles quand il me viendra trouver, comme je desire qu’il face au plus tost, ainsy que je luy escrivis hier par un des siens. lVlandés—nous si le dict roy prendra le deuil, et combien de temps il - le portera, et pareillement quand il arrivera à Londres, vous condui- sant au reste en son endroict, sur sa venue et vostre introduction avec luy, ainsy que je vous ay escript par Dauval. Je prie Dieu, Mons' de Beaumont, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. HENRY.