j I xvr SOMMAIRE HISTORIQUE. \ O ' V envoie ordre sur ordre, dépêche sur dépêche, pour les arrêter ou les faire re~ venir, mais inutilement, etil en- conçoit une tristesse qui ne le quitte plus. ‘ La fuite du prince estnannoncée partout comme un événement capital, au- quel le Roi s'attache à donner un caractère tout politique. Le duc de Nemours entame avec le duc de Savoie une négociation secrète sur- le projet de mariage d’une des filles de France avec le prince j de Éiémont. j ' — _` .1610. Ces derniers mois de la vie de Henri IV sont partagés entre lesprépa- ratifs pour Fexécution de ses grands desseins sur l’Europe, puis unecom- — plication de petites intrigues pour détacher la princesse de Condé de son mari, et, ce résultat obtenu, pour l’enlever et la ramener à la cour ; mais les précautions du prince étaient prises contre ce danger. En partant j pour Milan, le 2 2 février, il laisse sa femme bien surveillée à Bruxelles. Le ` Roi adresse à l’archiduc et à larchiduchesse les plus instantes réclamations, qu’il fait accompagner de lettres du connétable et de sa belle-sœur, madame d'Àngoulême. Uarchiduchesse, à la suite d’une tentative d'évasion, dirigée I par le marquis de Cœuvres, installe la princesse dans un appartementdea son propre palais. ' ' La situation politique se complique ainsi de cet événement domestique, qui anime encore davantage Henri IV à la guerre ; et les préparatifs s'en poursuivent avec la plus grande activité, pour entrer en campagne avant la , finde mai. Les vastes projets se déroulentdans les lettres adressées aux ç , ambassadeurs en mars et avril. Au milieu de ces dépêches, d’une si haute ‘ portée, et des ordres précis donnés a tous les capitaines, avec indication du lieu et du jour de chaque rendez—vousi sintercalent les doléances d’un amour désespéré, qqi, suivant lexpression même de Henri IV,'_le tue et! ` , ne lui laisse que la peau sur les os. La formation d'un conseil de régence précède le sacre de la Reine, célébré solennellement à Saint-Denis ; et le lendemain, vendredi il ; mai, le crime de régicide, qui avait échoué tant - A de fois, est enfin accompli par Bavaillac.
