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LETTRES MISSIVES
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Chrestienté et à moy particulierement en Taccoinmodement de l’alï faire d’entre Sa Saincteté et les Venitiens. Ceste—cy particuliere est pour vous dire des nouvelles de mes bastimens et de mes jardins, et i pour vous asseurer que je n’y ay perdu le temps depuis vostre par- tement. A Paris, vous trouverés ma grande galerie qui va jusques aux _ Tuileries `parachevée, la petite dorée et les tableaux mis dans les Tuileries ; un vivier et force belles fontaines, mes plans et mes jardins fort beaux ; la Place Royale, qui est pres la porte Sainct—Antoine, et les manufactures, des quatre parts les trois faictes et la quatriesme . sera achevée l'année prochaine ; au bout du Pont—Neuf une belle rue qui va jusques à la porte de Bussy faicte, et les maisons d’un costé _ et d’aultre, sinon faictesl, du moins elles le seront avant la lin de l’an— _ née prochaine ; plus de deux ou trois mille ateliers qui travaillent çà et là pour Yembellissement de la ville, sy qu’il n’est pas croyable _ comme vous y trouverés du changement. A Sainct-Germain je fais . continuer ce que vous y avés veu commencer. Icy vous trouverés mon _ parc fermé, mon canal fort advance, et plus de soixante mille arbres que j’ay faict planter ceste année dans le dict parc, par boqueteaux, presque tous repris, et avant cest hiver j’espere y planter plus de cinq ou six mille fruitiers. .l’ay faict nettoyer et curer tous mes canaux, tant du jardin des canaux que aultres. Mes palissades sont fort belles. ` .l’ay dejà trois aires de herons, qui me fait esperer que puisqu’ils ont commencé, _j’en auray force aultres dans ceste année. Ma basse-court des cuisines sera~plus de moitié laicte, et l’aqueduc que je fais faire pour conduire les eaux et les amener dans le chasteau, faict de facon que j’en mettraypar tous mes jardins où je voudray. A Monceaux les maçons hors du chasteau et qui travaillent à la basse-court ; Somme toute, vous verrés _à vostre arrivée que jlay fort travaillé. Le canal I qui mène de Briarre à la rivière du Loir ne sera encores parachevé ceste année, mais il le sera de bonne heure en la prochaine. J’ay achevé ma diette, de laquelle je me trouve fort bien, Dieu ' Voyez la lettre précédente, à Sully. ' i