Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/47

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DE HENRI IV. 33 Vous avés prudemment faict de vous abstenir de faire aulcun oiiice public sur les commandemens portez par ma depesche du Xlllle du passé, pour les raisons que vous m’avés representées et les change- mens de proposition qui se sont depuis faicts par Sa Saincteté, qui ` ` doibvent aussy vous rendre plus retenu ou plus facile à faire nouvelles ouvertures, selon que vous jugerés sur les lieux estre du bien de mon ` service. Car ce sont choses qui doibvent en partie despendre de vostre conduicte et de la disposition que vous recognoissés en l’aH’aire, ~aussy bien que des mouvemens nouveaux de Sa Saincteté ou de ce senat, qui sont si frequens qu’il est dillicile d’asseoir jugement en fer- meté sur une seule chose. Je voy doncques ceste espece de proposi tion de ma dicte lettre du Xllllc n’estre plus de saison, puisque celle que Sa Saincteté a faicte aux ambassadeurs dlEspagne et du grand _ duc, et à moy le dernier, est survenue, et ceste forme derniere des Venitiens de traicter et negotier par leurs subjects encore depuis, qui seroient autant d'embarrassemens et d’empeschemens au bien qui se procure, si sur toutes ces incertitudes et irresolutions je m’engageois à quelque aultre proposition. Je suis resolu d’attendre, devant que de vous ordonner aultre chose (ainsy que vous ay ja mande), que mon cousin le cardinal de Joyeuse soit a.rrivé sur les lieux et ay! commu- niqué avec vous de l’estat present des clictes aliaires et des moyens que vous adviserés ensemble plus convenables pour la fin à laquelle on aspire. Mon ambassadeur à `Bome m’a escript qu’il a trouvé en sa derniere audience Sa Saincteté mieux disposée et plus desireuse que jamais de l’accord, luy ayant de nouveau demandé luy estre baillée la derniere proposition qui luy a esté faicte, la voulant considerer plus meurement et mettre peine à sortir de ce iascheux etespineux passage, et me priant de rechef de ne poinct laisser la continuation de mon entremise, de laquelle Elle se promettoit une hemeuse issue ; qui me fait croire qu’Elle recognoit ja le peu de fruict qu’Elle peut esperer des aultres dont Elle s’est servie, et qu'Elle prendra meil- ~ leure opinion de la force et sincerité de la mienne. J’estime que la recognoissance qu'Elle aura prise par les longueurs et les succés peu LETTRES DE HENRI IV. — VII. 5