_ cores que _i’aye recogneu que, suivant les preceptes ordinaires de leur
maison, il ayt essayé d’excuser et moderer la faulte de son frere. Le
dict duc s’en retourne à Paris ; il rapportera à son pere ce que je luy
ay dict. Toutesfois je desire que vous le voyés et que ce soit vous
plustost que luy qui luy faciès entendre que e suis d’advis qu’il envoye
auprés du duc de Lorraine le comte de Sommarive, et qu’il luy com-
mande de n’en partir sans mon conge ou le sien ; car il sera mieux
la qu’ailleurs, pnisqu’il ne se presente point d’occasion maintenant
de faire la guerre. Quelqu’un m’a dict qu’il desire aller en Flandres
pour prendre conseil du Terrail de ce qu’il fera ; qui est le pis qu’il
pourroit choisir. Il faut, s’il est possible, l’en destourner, et, comme
j’ay dit, l'envoyer en Lorraine. Je vous prie donc le dire à m' du
Maine, et qu’il s’en face croire, luy remonstrant qu’il fera pour son
fils en fastreignant de demeurer la quelque temps, où il pourra ap-
prendre à devenir sage. .l’ay dit au dict s' d’Esguillon que je vous
donneray la commission de faire ceste proposition à son dict pere,
afin de l’en descharger et que fon ne puisse s’en prendre à luy. Au
reste j’attends de vos nouvelles sur fadvis que nous vous avons donné
de la naissance du dernier fils que Dieu nous a donné, pour sçavoir
comment elle aura esté receue, je ne diray de vous, car je n’en doubte
point, mais du general. Tattends aussy vostre response sur ce que je
vous ay ces jours passez escript pour Monceaux ; de quoy ma femme
m’a rafraischy la memoire depuis qu’elle est accouchée, sur la venue
icy du maistre masson, qui est contrainct de rompre son hastelier -
par faulte d'argent ; à quoy _i’ay promis à ma dicte lemme de pourvoir ;
et je desire luy donner ce contentement. Par tant je vous prie or-
donner que les douze mille escuz dont je vous ay escript soyent assignez
et fournis pour cest effect, et vous ferés chose qui ne me sera moins
agreable qu’à ma dicte femme. A Dieu, mon amy. Ce xxvf avril, a
Fontainebleau 2. i
’ Cette lettre était de la main du Roi.