Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/563

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546 O i LETTRES MISSIVES avoir veue et lue, et dont il devoit estre porteur, en m’asseurant que j’en eusse receu tout contentement ; mais que la dicte dame retint et rompit la dicte lettre, sur l’advis qui luy fut donné, bientost aprés, des propos que j’avois tenus au dict ambassadeur sur le mecontente- ment et deplaisir que je receus quand je sceus qu'elle preferoit à vous l’ambassadeur d'Espagne, à son dernier ballet ; que maintenant je pouvois reparer le passé, si je voulois de nouveau asseurer la dicte royne de mon amitié, et luy donner occasion de croire que veritable- ment je desirois la sienne et sa bonne grace. La dessus je respondis que fentendrois et satisferois tousj ours tres volontiers à l’honneur qui devoit estre rendu aux dames, et surtout au merite de la dicte royne, i qui est douée de toutes sortes de perfections, estant certain que ja- mais je n'avois parlé d’elle en autres termes que ceux que je devois et qui estoient dus a ses merites ; que je confesserois librement, si _j’estois tombé en ceste faulte, que je me serois grandement oublié, mais que nos communs envieux avoient inventé les dicts rapports pour s’en advantager. Bien avouay-je n’avoir esté sans jalousie quand e j'avois veu que la dicte royne en aimoit d’autres, et les favorisoit plus que moy ; ne me pouvant persuader qu’elle crust estre mieux servie et honorée d’eux que de moy, ayant jusqu°à present rendu plus de , preuves qu’eux de ma valeur et merite au service des dames ; que i j'estois encore prest à me mettre en tout devoir d’acquerir de nou- veau ses bonnes graces par toutes sortes de services et de recherches dignes d'elle ; et que, sans avoir egard au passé, je la supplierois par « lettres de me recevoir pour son chevalier et serviteur, et d'esprouver mon allection, quand je sçauray qu’elle aura mes oH’res agreables et les accepteroit aussy volontiers que de bon cœur je les luy ollrois. Le dict de Guenetrot me supplia lors de luy permettre d’escrire à la dicte royne ce que je venois de luy dire, me respondant qu’elle en rel cevroit une extresme joie et consolation, et qu’il y seroit respondu par elle à mon contentement. Je le luy permis et luy dis que je vous commanderois de tenir dés à present pareil langage de ma part à la — dicte dame, et de conlirmer l’advis qu’il luy en donneroit. Ce sera