Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/607

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DE HENRI IV. 583 _ de la couronne d’Espagne, et que c’est le but auquel aspire Sa Sainc teté, d’autant que c’est le moyen derestablir aussy la religion catho- lique aux dictes provinces et rendre perdurable nostre amitié, au commun bien et advantage de nos royaumes, payset subjects, tant pour nous que pour nos enfans et successeurs ; adjoustant, pour favo— riser leur dicte proposition, que Sa §aincteté leur a faict dire que j’avois volonté d’accepter le party de la dite investiture par preference à tous autres, comme celuy qui pouvoit plus m’asseurer de leur amitié et l bonne voisinance ; et neantmoins il. est certain, quand j’ay presté ` ‘ l'oreille à ce party, que jy tousjours declaré que c’estoit chose qui . ne pouvoit estre accomplie qnlaprés la paix de Flandres, d’autant quer ce devoit estre le fondement plus certain sur lequel nous pouvions bastir—telles amitiez et confederations et faire cesser entierement nos i ombrages, n’ayant oncques pensé de me despartir des dicts Estats et les abandonner pour aucun advantage particulier, specialement depuis l avoir promis d’aider a la dicte paix. Par ainsy, commeles dicts Espa gnols pretendent fonder les dicts mariages sur ma separation d’avec les dicts Estats, pour en ce faisant, me leur faire manquer honteusement de foy au prejudice irreparable de ma reputation et de mes affaires, _ je diray au contraire que s’il faut que nous contractions ensemble telles alliances, il est necessaire que telle paix les precede. Mais j’adjoute encore que je suis contrainct d’aider à en faciliter et advancer ' la conclusion à conditions tolerables et justes, autant que mon pou- ‘ voir et credit envers eux s'estendra. Mais les dicts Espagnols font contenance d’avoir aussy peu_d’envie de tenir ce chemin et parfaire la paix, que j’ay volonté de trahir les dicts Estats ; partant nous nous trou- . vous appointez contrairement : ils ont leurs raisons et j'ay aussy les ` miennes, qui sont conjoinctes à ne rien despartir, quoy qu’il puisse succeder. Le dict roy d’Espagne et les dicts archiducs ont passé farticle de la souveraineté, qui est le principal et fondamental dela dicte _ paix ; ceux qui restent à vuiderconcernant la religion et navigation ’ • des Indes, dont je suis content de faciliter l’accord d’iceux autant