Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/643

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\ 626 LETTRES MISSIVES ' par leurs ennemys, parce que je prohtois de leurs guerres et pre- tendois encore avec le temps empieter leur liberté, supposans plus- tost faulsetez pour imprimer ceste opinion et jalousie dedans les esprits des dicts Estats, afin de favoriser les dicts traictez et en rendre les recherches plus plausibles. A quoy tant s’en faut que vous ny aultre ayt lors contredit comme par raison fondée sur les diverses et signa- lées preuves que vous et eux avés tirées de la vraie sincerité de ma foy et de mes intentions, lesquelles vous scavés estre sans reproche ny exemple. Ceste intention servit à justilier les conseils de la dicte paix, et à y disposer le general. des dicts Estats. Vous sçavés ce qui en fut dit, escript et publié partout ; et vous confesse quand je sceus ceste malice et que vous ne vous en estiés formalisé, je fus tres estonné et malcontent : je creus veritablement que vous en aviés usé ainsy pour, avec les aultres, favoriser les susdictes propositions de paix, poussé de vostre affection et obligation au bien et advantage public des dicts pays. Neantmoins je pris resolution, meu de la mesme considération pu- blique, de ne laisser a leur bien faire, en favorisant aussy de mon costé la dicte negociation autant que honnestement jele pouvois faire, pour, en faisant, faire perdre aussy la susdicte opinion, que je desirois nourrir vostre guerre et me prevaloir de la necessite de vos affaires aux despends de la liberté des dicts Estats, et pour_ bien faire aussy à toute la republique chrestienne, comme un Roy tres chrestien tel que Dieu m’a constitué est tenu de faire. Rememorésvous sur cela les conseils, olhces et devoirs que vous et les dicts s" les Estats avés receus de moy et de mes ambassadeurs, _ non seulement pour applanir les chemins de la dicte paix, mais pour _ en asseurer la jouissance aprés la moisson, et maintenir vos affaires en reputation. Ay—je pas au premier chef servy d’exemple aux aultres, et au second tiré l’eschelle aprés moy. Car qui est celuy qui a mis la main à la bourse pour cest effect, que moy? Quelle recompense et recognoissance ayje pourtant recherchée et tirée de ceste cordiale et mienne beneücenceil Ay—je pretendu m’en advantager sur les dicts