a 60 LETTRES MISSIVES . mesmes que depuis peu les F euillans ont obtenu l'abbaye de Stafarde ` en Piedmont, au grand prejudice et dommage du dict ordre de Cisteaux, tant celebre par toutes les nations, et qui commence à estre remis en son ancienne observance et regularité par le soin et grande devotion qu’y apporte chaque jour le general d’ieeluy, qui s’acquitte tres dignement de sa charge et merite estre favorisé en ses bonnes intentions, nous avons commandé au s’ d’Halincourt, nostre ambas- ` sadeur, d’en faire instance à Vostre Saincteté et la prier, comme nous faisons tres affectueusement, de vouloir conserver le dict ordre de Cisteaux en ses droicts et prerogatives, comme luy representera plus particulierement le procureur d’iceluy, qui est par delà, et en ce faisant y reunir la dicte abbaye de Stafarde, sans permettre qu’aul cune en soit demembrée à l’advenir, et nous le tiendrons a plaisir et à grace : priant Dieu, Tres Sainct Pere, qu’icelle Vostre dicte Sainc- tete il veuille longuement preserver et garder au bon regime et gou- vernement de nostre mere saincte Eglise. Escript à Sainct—Germain- C en-Laye, le xxvf jour de decembre 1606. Vostre devot fils, _ HENRY. 1606. —— 26 nécnmnms. — YH". Cop. — Archives de M. le marquis de la Grange. [AU CARDINAL DE JOYEUSE.] ' Mon Cousin, Labbaye de Stafarde en Piedmont ayant esté dis- traicte de l’ordre de Cisteaux et accordée aux Feuillans, au prejudice de mes- droicts souverains et des constitutions du dict ordre, _j’escris à Nostre Tres Sainctfere le Pape, pour l’y faire reunir ; à quoy je vous ` prie employer tout ce qui dependra de vostre entremise et credit, allin que non seulement la dicte reunion soit faicte, mais aussy qua l’advenir Sa Saincteté ne se laisse aller si librement à semblables entremises, qui ne se font que par personnes particulieres, pour leur i profit et sans aulcun pretexte de religion qui puisse avoir fondement.
