Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/830

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DE HENRI IV., 813 du passé ; adjoustant, si eulx ou les dicts Espagnolz pensoient s'ad- u vantager de la personne du dict prince pour faire et entretenir pra- ° ticque en mon Estat, avec esperance d’en protliter, que je me pro- mettois qu’ils en seroient trompez, d’autant que, par la grace de Dieu, ` j’avois les moyens et le courage plus puissans que jamais, pour me ressentir et venger des injures et oflenses qui me pourroient estre faictes. ' . Vous en pouvés parler en ce sens vous-mesme au Pape, qui en sera sans doute informé par son nonce, sans aultre aigreur ny alte- ration, estant plus à propos de laisser à Sa Saincteté la liberté d’en penser davantage, que de mettre peine de luy representer la verité de mon ressentiment. Je ne puis penetrer à la cause certaine de la . retraicte si brusque du dict prince, sinon par conjectures et indices. Bien est-il vray qu’ayant_ eu advis qu’aucuns dè'mes subjects, en Poictourfaisoient des menées au prejudice du repos de mon Royaume, j’en ay faict saisir et aprebender les aucteurs, de la confession des- quels j'espere tirer toute lumiere de ceux qui y auront trempé. Or est-il que le dict prince afaict son equipée en mesmetemps ; qui donne occasion de soupçonner qu’il_ ayt crainte que son intelligence fust des- couverte. Car il est certain que les aucteurs des dictes praticques fai- soient estat d’attirer à leur party quelque grand du Royaume. Tou- tesfois, je ne sçaurois en parler encore que par oppinion ; j'attendray de veoir la suitte de cest aflaire, de laquelle je vous donneray advis, comme vous me ferés ce s’en dira par delà : priant Dieu, Mons' de Breves, vous avoir en sa saincte et digne garde. Escript à Paris, le ` 1x° jour de decembre 1609. _ HENRY. I BRULAB'I` _