Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/845

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A . a j 82,8 LETTRES MISSIVES i du 11° de ce mois, que le Pape commence à descouvrir la mauvaise intention des Espagnols au faict du prince de Condé, et qu’iIs ont i cy-devant meschamment et faulsement emprunté les pretextes qu'ils ont publiez de sa sortie hors de mon Royaume, exprès autant pour les couvrir et _desguiser,- et mieuxadvancer leurs allaires, que pour descrier ma reputation et nuire un jour à ma personne et couronne. Puisque Sa Saincteté a donc remarqué, avec plusieurs autres, que » ceste equipée procede de la boutique et praticque d’Espagne, Elle peut bien juger que ce n’est à autre fin que pour nuire à moy ou à ma succession, et que, par consequent, je n’ay besoin de remonstrance pour faire cesser les causes qui peuvent troubler la tranquillité pu- blique. mais que c’est à eulx auxquels il s’en fault adresser, comme luy avés à propos declaré, pour les faire departir de ces conseils aussy injustes que indignes des plaisirs qu’ils ont receus de Imoy en diverses occasions, et specialement en celle du traicté de la derniere trefve des Pays-Bas, et que j’ay toute occasion de recourir aux moyens que je juge plus propres et plus oportuns pour me garantir de bonne heure du mal qu’ils me veulent preparer. Et si Sa Saincteté se veult souvenir du soin que j’ay pris jusques icy pour l’establissemen, t et, conservation du repos general de la Chrestienté, Elleadvouera inge- nuement que j’ay negligé et passé plusieurs oH’enses’et subjects qui _ m’estoient autant à coeur qu’importans à mon Estat, seulement pour le desir que j'avois de la manutention "de la paix publique, et que je n'en viens donc à ce point que pour ne pouvoir par aultre voye destourner et renverser les pernicieux desseins que les dicts Espa- gnolz pensent. basti1rà' mon dommage, et delïendre les princes mes amys et alliez d’injure et oppression violente, en la possession qu’ils ont legitimement entreprise de l’heredité qui leur est escheue es pays de Cleves, Julliers, Berg et autres dependans d’iceux ; et toutes- fois j’ay tousjours telle disposition à eviter les perilz et inconveniens de la guerre, non pour moy mais pour le public, que, quand il yi aura lieu de commander l’un et l’autre faict par voye amiable, je suis tout prest d’y entendre, recognoissant bien neantmoins que toutes les