Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/891

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_ S75,, _ LETTRES MISSIVES ~ bonnes considerations ; et mesmes que l’on pourroit fonder et in- , ferer sur la moindre remise et dilliculté qui interviendroient à l’ac- quiet de la dicte partie, une contravention et rupture entiere du dict traicté, ayant affaire à gens assez poinctilleux et subjects à querelle . pour peu de chose. Vous mettrés peine donc à gagner avec eux ces ` deux poincts, qui sont que le dict remboursement soit faict en trois i ans si je n’ay la guerre avec le dict roy‘d’Espagne, et que Yobligation en soit faicte à part et bors_ du dict traité general. Et comme vous avés desja bien et heureusement acheminé vostre negociation et l'exe- cution de mes commandemens, je veux esperer aussy que vous m’en rapporterés l’entier contentement que l’estat present de mes affaires requiert. V . Quantiaux autres articles et conventions du traicté que nous pre- tendons faire, il me semble qu’il faut les fonder et dresser sur les traictez et reglemens que nous avons jadis faicts avec eux, tant en suicteet en consequence d’iceux que sur Yinformation que vous pouvés prendre de mes subjects qui traficquent par delà, de ce qu’il i convient y coucher et adjouster pourle bien de mes dicts subjects. Car nostre but doibt estre tel, de `parvenir premierement à la liberté et seureté du commerce entre nos royaumes et subjects, seconde- ment à la reciproque deffense et assistance que nous devons esperer et recevoir l’un de l’autre, en cas de guerre, par invasion ou autre- V ment. Comme ces deux chemins nous sont ja tracez par les traictez precedens, il faut les prendre et les suivre comme j’ay dict, les eclaircir et amplifier en ce qui sera de part et d’autre jugé necessaire, pour nostre utilité commune. Je ne scay s’ils voudront comprendre l'Escosse en cetraicté, comme l’Angleterre, sous le nom general de la Grande-Bretagne, ou en les nommant et specifiant separement. Si _ c’est leur intention,, je ne puis ny ne veux contredire, maisil faut prendre garde qu’ils n’insistent que les Anglois jouissent en 1non Royaume de semblables privileges et graces que font les Escossois ; . car telle egalité de traictement seroit par trop prejudiciable, pour les raisons que vous comprendrés assez par les extraicts des dicts privi— -