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Tantôt le puy de Dôme prend son chapeau avec un ciel d’azur sur lequel on ne voit aucun nuage ; tantôt des nues amoncelées terminent l’horizon et indiquent pour le lendemain du mauvais temps, qui reste souvent confiné dans la région des montagnes. Le chapeau, dans ce cas, ne se dissipe pas comme à l’ordinaire ; il augmente graduellement, s’étend même jusqu’à couvrir la montagne entière, en lui conservant toujours sa forme, et c’est alors qu’on voit les nues descendre comme des flots du sommet vers la base qu’elles n’atteignent jamais ; elles sont absorbées par la roche poreuse, que nous avons décrite, et vont servir d’aliment aux végétaux variés qu’aucun ruisseau n’arrose. Mais l’attraction du puy de Dôme ne se borne pas à fixer ces vapeurs dans sa masse puissante, il attire les nuages que le vent pousse dans son voisinage ; il les force de s’arrêter sur sa cime ; ils se mélangent bientôt à l’enveloppe de vapeurs qui permet encore de distinguer sa forme, et toute la partie montagneuse qui domine Clermont disparaît sous les nuages qui confondent la terre avec le ciel.

Si au lieu de jouir de loin de ce spectacle, on se trouve alors au milieu de ces nuages, une obscurité profonde règne autour de vous ;