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Pour jouir de tout l’effet que produisent, ces eaux limpides, il faut, pour sortir du village, suivre le cours du ruisseau. On est arrêté par des moulins ou par des maisons bâties sur le bord de l’eau ; mais en descendant toujours on arrive dans une gorge assez pro fonde et creusée dans la lave. Plusieurs moulins qui y sont construits profitent facilement de la chute et de l’abondance des eaux ; aussi leurs roues sont petites et construites avec économie ; elles sont simplement munies de palettes sur lesquelles l’eau frappe avec force, et la pente du terrain compense suffisamment la perte de force due aux vices de construction. Le mécanicien pourrait sans peine y apporter de nombreux perfectionnemens ; mais le peintre y trouverait une foule de modèles. La simplicité de ces constructions, les détours des eaux qui arrivent tantôt par en bas, tantôt par en haut, les vannes formées par une petite planche, contre laquelle l’eau arrive avec force, et se divise en une gerbe brillante, produisent un effet difficile à décrire ; mais ce qui anime surtout le paysage, c’est le mouvement de toutes ces roues qui tournent souvent en sens contraire, et à demi cachées sous de larges touffes de verdure : elles-mêmes sont couvertes de mousses, de marchantia, et d’une