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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Cependant, je passai fièrement et soulevai le loquet de la porte.

Deux réflexions m’avaient rasséréné.

— On ne vit qu’une fois, m’étais-je dit.

Pensée assez dépourvue de bon sens, car c’est précisément parce qu’on ne vit qu’une fois qu’on doit tenir à conserver sa vie.

Mais avez-vous jamais vu la nature agir d’une façon logique et convenable ? Le plus souvent, semblable à une petite fille qui distribue du gâteau à ses chats, c’est à celui de nous qui n’y compte plus qu’elle envoie le bon ou le mauvais morceau. Rarement un pressentiment se réalise. La mort ne vient qu’aux gens qui ne s’en préoccupèrent jamais.

Puis la mort est malicieuse ; elle vous joue des tours excellents. Tant que vous ne serez utile ni à quelqu’un ni à quelque chose, ne redoutez pas ses coups ; mais si jamais votre absence doit laisser un vide, soyez sûrs que la faux n’est pas loin.

Si vos amis sont vos héritiers, c’est un signe de longue vie,

Certainement j’opérai une sensation.

Figurez-vous une salle immense, mais étonnamment bossue…, bossue au point de croire que l’architecte en avait créé le plan durant un cauchemar nocturne, ou par un enfantement précoce.

On eût pu croire encore (et ce qui corroborait cette supposition, c’était le peu de solidité d’une maison que le moindre bruit faisait chanceler sur sa base), on eût pu croire, dis-je, que le salon commun s’étant un jour pris de querelle avec les escaliers et les chambres particulières, ou peut-être uni-