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III

le panthéon. — le pays latin. — les cigares. — grande nouvelle.


Le Panthéon fut un temple, il est maintenant une église. On l’a dédié à sainte Geneviève, on a dressé trois autels, on a jeté dans l’hémicycle une centaine de chaises. Il n’y a pas d’autre différence entre la religion des hommes et la religion de Dieu. La coupole est demeurée la même, on ne s’est point mis en peine d’en changer les peintures, et le regard des fidèles aperçoit encore, bien au-dessus du tabernacle où repose la divinité du Christ, le roi Louis XVIII présentant la Charte à son bien-aimé peuple. Au dehors, rien n’indique une église, si ce n’est la croix d’or qui se perd dans les nuages et les marchandes de chapelets bénits stationnant sous les portiques. La façade porte en grosses lettres d’or sa devise primitive : Aux grands hommes la patrie reconnaissante. L’humanité a pied à pied défendu ses droits, et la santé conquérante a dû se retrancher dans une chapelle latérale, où elle a, tant bien que mal, assuré sa position.

Je réfléchissais à ces mille et une inconséquences qui tapissent le pavé de Paris, quand nous fîmes une première sta-