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II
introduction

de plusieurs hommes de science que j’ai connus. J’ai pris seulement soin de supprimer, dans la mesure du possible, tout ce qui avait un caractère trop technique et aurait pu ainsi fatiguer la majorité des lecteurs.

J’avais à éviter un écueil et je me rends bien compte que je n’ai pu le faire qu’imparfaitement. La plupart de ces notices sont des nécrologies ; d’autres ont été écrites à l’occasion de jubilés ou de fêtes commémoratives. Dès lors la part de l’éloge devait l’emporter de beaucoup sur celle de la critique. Non seulement la poétique du genre l’exigeait absolument, mais au moment où l’on vient de perdre un collègue, un collaborateur, un ami, on se souvient de ses qualités plus volontiers que de ses défauts.

De tant d’éloges rassemblés, n’allait-il pas se dégager cet ennui, qui, si l’on en croit un vers célèbre, est engendré par l’uniformité ? Et, ce qui serait bien plus regrettable encore, la nécessité de louer ne m’allait-elle pas forcer parfois à sacrifier un peu la vérité, et