Aller au contenu

Page:Henri Poincaré - Savants et écrivains, 1910.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

méthode n’est jamais en défaut, au moins quand toutes les racines sont réelles.

Tel est ce vaste ensemble de travaux algébriques et analytiques où Laguerre a su, chose rare, s’élever aux aperçus généraux sans perdre jamais de vue les applications particulières et même numériques.

Je m’arrête dans cette longue énumération de découvertes ; je n’ai pu être court, et je n’ai pas même l’excuse d’avoir été complet, puisque je n’ai signalé ni les applications de la méthode de Monge ni celles du principe du dernier multiplicateur ; mais la prodigieuse fécondité de Laguerre rendait ma tâche difficile.

S’il était vrai qu’on ne pût rencontrer la gloire sans la chercher, Laguerre serait toujours resté ignoré ; mais, heureusement, ses beaux travaux lui avaient attiré l’estime et l’admiration des juges les plus compétents, et il ne devait pas attendre en vain qu’on lui rendît justice. L’Institut lui ouvrit ses portes le 11 mai 1885 ; peu de temps après, M. Bertrand lui confiait la suppléance de la chaire de Physique mathématique au Collège de France.