Faye naquit en 1814 ; il entra à l’École polytechnique en 1832. C’était une époque de convictions ardentes et généreuses. L’École était encore toute fière du rôle qu’elle avait joué pendant « les trois Glorieuses » ; les lauriers de leurs anciens empêchaient les conscrits de dormir. Si l’on en croit la légende, Faye fut renvoyé de l’École pour avoir combattu au cloître Saint-Merry. C’est peut-être après tout le plus grand service que le roi Louis-Philippe ait rendu à la Science. Qui sait si Faye n’eût pas plus longtemps hésité à trouver sa voie, ayant devant lui une carrière toute tracée, si la bureaucratie n’eût pas étouffé son génie naissant… À vrai dire, je ne le crois pas ; toujours est-il qu’il n’eut pas à se plaindre de l’inflexible rigueur du gouvernement de juillet.
Il alla d’abord en Gascogne, où il s’occupa de la fertilisation des Landes.
Fils d’un ingénieur des Ponts et Chaussées, il fut initié par son père à ce genre de travaux. Il alla ensuite en Hollande, où, comme en Gascogne, il s’agissait de fixer les dunes par des plantations de pins. Ce voyage joua