Pendant de longues années, Faye nous a prodigué les vues les plus originales sur la constitution des astres, il a semé des idées ingénieuses que, parvenu à l’extrême vieillesse, il défendait encore avec une ardeur juvénile.
Cornu, critique très fin, physicien impeccable, avait avant tout une âme d’artiste ; chacune de ses expériences comme chacune de ses leçons était un modèle d’élégance.
Ces hommes n’ont d’ailleurs fait que pour suivre une tradition séculaire. Dans l’œuvre scientifique du dix-neuvième siècle, qui est si grande, la part des Polytechniciens est considérable, et cette part, pourtant, ils ne la doivent à aucun monopole. Aujourd’hui le siècle est terminé et une vue d’ensemble est possible ; dans chaque science nous pouvons distinguer deux ou trois idées fondamentales qui ont engendré une révolution féconde. En mathématiques, l’analyse a été renouvelée par l’introduction des imaginaires, la géométrie synthétique est née. À qui devons-nous ces deux progrès essentiels ? Le premier, c’est à Cauchy, le second à Chasles et à Poncelet.