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bischoffsheim

prie, que mon nom ne soit pas prononcé ». Et c’est pourquoi j’ai peur de le désobliger en faisant trop de tapage.

Il ne s’agissait pas pour lui de s’élever un fastueux tombeau, destiné à éblouir l’imagination des foules, une sorte de pyramide de Chéops qui ne servirait la Science que par surcroît. Ce qu’il rêvait, ce n’était pas de perpétuer sa mémoire, c’était de faire quelque chose de réellement utile.

Il donnait avec tant de simplicité, que je me demandais quelquefois s’il ne croyait pas seulement acquitter une dette ; s’il ne se considérait pas comme chargé par la grande Richesse contemporaine, que les découvertes scientifiques ont rendue possible, de restituer à la Science un peu de ce qui lui vient d’elle. Est-ce pour cela qu’il avait toujours l’air d’attacher si peu de prix à ses largesses ?

Mais il nous donnait autre chose encore et qui peut-être n’était pas moins précieux, c’étaient les conseils de son robuste bon sens, son expérience pratique des affaires ; son art de manier les hommes. Une grande