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brouardel

splendides. Ou bien, plus haut encore, dans les régions sauvages et pittoresques des Alpes-Maritimes, tout près des neiges éternelles, au sommet du Mounier, où il avait élevé un petit observatoire de montagne qu’il rêvait d’agrandir encore. Là, on voyait que son œuvre était bien lui-même, qu’il ne l’avait pas seulement payée, mais qu’il l’avait créée.

Peu de temps après, nous étions frappés d’un troisième deuil et nous perdions encore un confrère aimable et bienveillant qui était un galant homme et un homme de bien.

Toute sa vie, Brouardel nous avait donné l’exemple d’une infatigable activité mise au service de la Science et de l’humanité. Toujours sur la brèche, il était assidu à nos séances où il prenait part à nos discussions scientifiques, comme à celles de nombreuses Commissions chargées de résoudre des questions pratiques ; sans parler de son enseignement et du temps qu’il consacrait aux intérêts de la Faculté de Médecine. C’est ainsi qu’il put longtemps nous donner cette illusion qu’il était inaccessible aux atteintes de