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INTRODUCTION.

âgée de vingt-deux ans, ne pouvait rester seule dans une retraite aussi profonde où tout d’ailleurs contribuait à attrister ses souvenirs. Elle fut obligée de revenir à Paris se placer sous la protection de sa tante, la seule parente qui lui restât. Mais, par malheur, cette dame, quoique d’un âge fort avancé, était de ces personnes qui, seules, ne veulent pas s’apercevoir qu’elles ont vieilli. Elle avait tous les goûts de la jeunesse, et son salon, ouvert pendant toute l’année, n’était pas même fermé dans les jours de l’été où Paris devient tout-à-fait désert. C’était donc là un complet changement pour madame de R. Dès qu’elle parut dans cette société, elle y fit une profonde sensation. Veuve, ou du moins passant pour telle, riche et fort agréable encore, malgré les traces visibles d’un chagrin profond, elle fut bientôt entourée d’hommages, et le fut