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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/113

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

« Ah ça mais ! s’écrièrent ses amis, c’est Montfaucon que tu nous montres là !

— Croyez-vous donc, fit l’autre avec un dédain superbe, que je me serais laissé f… dedans par les beautés de la Normandie ! »

Il n’y avait plus à en douter, le malheureux s’était fait à Montfaucon une esthétique, une synthèse, une théorie !…

Si peu que l’on ait pratiqué les artistes, on sait tout ce que cache d’aberrations et d’impuissance ce mot fatal : la théorie !

La théorie, c’est souvent le point par où l’art confine à l’aliénation mentale…

Un spirituel excentrique, Péquégnot, a, lui aussi, longtemps exploré Montfaucon, mais sans prétendre l’ériger en système. Il savait du reste que ces partis pris absolus ne sont que le paradoxe du réalisme, et que le réalisme est lui-même un point de départ et non une fin. Sincèrement impressionné par cette nature triste et déshéritée, il venait étudier les grandes lois du décor dans ces excavations gigantesques et ces terrains aux lignes sévères. Il trouvait là ces amoncellements à la Salvator qu’il fût allé chercher aussi bien en Italie si celle-ci avait été moins loin de sa bourse. Aujourd’hui Péquégnot