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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/31

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

et ses confrères ne le traitaient pas, à cette époque, avec la déférence qu’ils lui montrèrent plus tard. Ces braves garçons, qui conduisaient leur étude méthodiquement, — j’allais dire mécaniquement, — peignant aujourd’hui les dessous, demain la feuille, un troisième jour les glacis, s’égayaient fort de voir Corot reprendre, à chaque séance, l’ensemble de son étude, — ciel, arbres et terrains, — ce qui était le grand secret de les tenir toujours d’accord. — Ils prenaient pour tâtonnements, maladresse et impuissance ce qui était chez le peintre le résultat d’un parti pris, et s’écriaient : « Tiens ! Corot qui en est à sa seizième ébauche ! » Le lendemain, ils lui « montaient » la scie de la dix-septième ébauche… Ils en étaient déjà, eux, à leur troisième ou quatrième tableau… Mais laquelle était l’œuvre d’art, de leur peinture d’exportation ou de l’ébauche du maître ?