Page:Henry - Histoire de l'abbaye de Pontigny.pdf/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
de l’abbaye de pontigny.

cilient l’affection de tout le monde et mettent à vos pieds tous les cœurs pieux. »

Cart. de Pont., t. i, p. 21.L’abbé Robert était très-instruit ; il avait étudié la théologie avec la plus grande distinction, et avait été reçu docteur en cette faculté. Le pape Nicolas IV lui écrivit, en 1288. Cinq ans après, il fut élu abbé de Cîteaux, et l’année suivante, créé cardinal, du titre de sainte Prudentiane, par Célestin IV. Il mourut à Parme. Son corps fut d’abord enterré dans l’église d’une maison de l’ordre, à Saint-Martin-hors-Parme, et transféré peu après à Cîteaux où il fut inhumé auprès du grand autel. Cet abbé accrut les biens de l’abbaye, acheta la terre de Venousse de Jean de Vergy et de Marguerite de Noyers, sa femme, pour la somme de quinze cents livres tournois.

À cette époque, Marguerite, reine de Jérusalem et de Sicile, vivait à Tonnerre, dont elle était comtesse et où elle a laissé un nom célèbre et cher à la fois, par la fondation de l’hôpital de cette ville. Elle a aussi laissé des souvenirs à Ligny-le-Châtel ; on montre encore la maison qu’elle habitait, lorsqu’elle y faisait quelque séjour. Plusieurs biens de cette commune furent désignés, par son testament, pour la fondation de l’hôpital de Tonnerre.

Cette comtesse fit tous ses efforts pour affermir le pouvoir féodal, déjà ébranlé par la marche des idées vers une liberté plus grande. Elle eut plusieurs démêlés avec les seigneurs du comté. T. ii, p. 569.Elle en eut un considérable avec l’abbaye de Pontigny, en 1291, au sujet de la justice de Pontigny, des granges de Sainte-Porcaire, du Beugnon, de Beauvais et d’Aigremont. L’affaire fut même portée devant le