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de l’abbaye de pontigny.

justice fut accordé à la comtesse et à ses successeurs, ainsi que celui de passer librement par les terres de ces granges. S’il survenait une affaire criminelle dans l’une de ces terres, l’exécution du coupable devait avoir lieu au-dessous du chemin de l’Ordonois, sur les terres des religieux, non loin du bois des habitans de Ligny. La comtesse s’obligea à ne dresser de fourches patibulaires sur aucun autre endroit des terres de l’abbaye, et à n’y faire exécuter aucun malfaiteur dont le crime aurait été commis ailleurs que sur leurs terres.

La comtesse approuve que le lit de la rivière soit détourné pour passer dans l’abbaye, et que l’on conserve l’écluse qui existe. L’eau de la fontaine de Ligny-la-Ville pourra aussi être détournée au gré des religieux, pourvu qu’ils ne portent de préjudice à personne. La même comtesse défend expressément d’élever de nouvelles forteresses ; elle ne s’oppose point à la conservation des meurtrières qui sont dans les murs de la grange de Sainte-Porcaire, les religieux pourront même réparer toutes celles qui sont dans leurs autres terres, et construire de nouvelles portes, s’ils le jugent à propos.

Quant à la justice de l’abbaye de Pontigny, dont la cause en particulier avait été portée au tribunal de Philippe-le-Bel, les arbitres voulurent que l’on gardât le silence sur cette question, sauf aux religieux à porter leurs plaintes auprès du roi, s’ils éprouvaient quelques vexations. Pour le droit de chasse, que les religieux avaient ou pouvaient avoir dans le bois de Contest, dans ceux des environs, et dans le territoire de la grange de Sainte-Porcaire,